Les œuvres d’art les plus populaires du moment : tendances du marché

En 2025, le marché de l’art révèle une double tendance fascinante : d’un côté, un engouement renouvelé pour les œuvres historiques emblématiques comme celles de Piet Mondrian ; de l’autre, une reconnaissance croissante pour l’art indigène contemporain, longtemps marginalisé, désormais mis en lumière sur la scène internationale. Ces deux univers, que tout semble opposer, se rejoignent pourtant dans une même quête de structure, d’identité, de transmission — et dans un intérêt croissant du public comme des collectionneurs.

Parmi les ventes les plus spectaculaires de l’année, l’œuvre de Piet Mondrian, Composition with Large Red Plane, Bluish Gray, Yellow, Black and Blue (1922), a été adjugée chez Christie’s pour 47,6 millions de dollars, un record pour l’artiste. Ce tableau, typique de son style néoplasticien, témoigne de son désir de construire un langage visuel universel fondé sur l’équilibre, la géométrie, la simplicité radicale. L’usage strict des lignes noires et des couleurs primaires (rouge, jaune, bleu) s’oppose au désordre du monde pour faire émerger une forme d’harmonie intemporelle. Ce succès témoigne d’une fascination intacte pour l’art moderne du début du XXe siècle, considéré comme un repère culturel et une valeur sûre dans un monde mouvant. Chez l’Espace Soardi, nous avons souvent eu le plaisir d’encadrer des œuvres inspirées de cette époque, où le cadre joue un rôle structurant essentiel. Un profil noir mat, une marge blanche parfaitement calibrée et un verre musée anti-reflet permettent d’amplifier la force visuelle de ces compositions sans jamais l’interrompre.

En parallèle de cette réaffirmation du modernisme, une autre dynamique artistique s’impose avec force : celle de l’art indigène contemporain. Porté par des artistes issus de cultures autochtones – qu’ils soient d’Australie, d’Amérique du Sud ou du Canada – ce mouvement conjugue tradition ancestrale et réflexion contemporaine. À la Biennale de Venise, l’artiste australien Archie Moore a marqué les esprits avec son installation puissante autour de l’identité aborigène, tandis qu’en Amérique du Sud, des collectifs de tisserandes Wichí et des artistes comme Claudia Alarcón ont réinterprété les savoir-faire tribaux à travers des œuvres textiles et narratives. Loin des clichés folkloriques, ces créations abordent des thèmes profonds : la mémoire, l’environnement, la spiritualité, la résilience. Leur succès croissant repose aussi sur une évolution éthique du marché, où les collectionneurs sont de plus en plus sensibles à la traçabilité, au respect culturel et à la redistribution équitable des revenus. Encadrer ce type d’œuvre exige une attention particulière : le bois brut, les textures naturelles, les montages flottants ou entre-deux verres mettent en valeur la matière vivante tout en respectant l’origine de la pièce.